Les boues, principal déchet du traitement des eaux usées, sont composées à plus de 95% d’eau.

Leur déshydratation est un enjeu primordial dans la filière de traitement, permettant ainsi de réduire fortement leur volume et donc les quantités à stocker, à transporter et à éliminer.
Parmi l’ensemble des systèmes de déshydratation existants, la centrifugation est le procédé qui s’est imposé en France ces dernières décennies de par ses performances. Toutefois, certaines contraintes restent fortes : consommation énergétique élevée, maintenance très spécialisée.

La presse à vis, procédé émergeant, alternative prometteuse à la centrifugation.

Une presse à vis se compose principalement d’un tamis en inox dans lequel tourne très lentement (moins de 2tr/mn) une vis sans fin qui pousse les boues. Le volume entre le tamis et la vis se réduisant au fur et à mesure de l’avancement des boues, la pression augmente, l’eau contenue dans les boues s’échappe à travers les fentes du tamis. De par sa conception simple, sa vitesse de rotation lente, ce système promet des coûts de maintenance et énergétiques réduits ainsi qu’un faible niveau sonore pour des performances
équivalentes à une centrifugeuse.

En 2015, des techniciens ouvrages du SMEA-RÉSEAU31 ont rencontré la Régie de l’eau et de l’assainissement du Conflent dans les Pyrénées Orientales, disposant d’une presse à vis sur leur station d’épuration de Los Masos, afin d’appréhender cette technologie. Ainsi, la construction de la station d’épuration de Montastruc-la-Conseillère (5 700 EH) a été l’occasion pour RÉSEAU31 de se doter de sa première presse à vis.

En décembre dernier, suite à la mise en service de cette nouvelle station, une formation a été organisée avec le fabricant et l’ensemble des agents ouvrages du centre d’exploitation de Villemur-sur-Tarn. Sur le premier semestre 2020, 72 tonnes de boues à 18% de siccité ont été produites et évacuées en compostage.